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Plateformes & services21 oct. 2022
L’atelier était animé par Jeanine Berthier, responsable du Centre d’Enseignement Multimédia Universitaire (CEMU) de l’université de Caen-Normandie, Sophie Guichard, présidente de l’Association nationale des services TICE et audiovisuels de l’Enseignement Supérieur (Anstia), Valérie Martel, vice-présidente Communication de l’Anstia et Catherine Mongenet, directrice de France Université Numérique. Il a accueilli une quarantaine de participants, ingénieurs pédagogiques, informaticiens et enseignants issus d’universités et d’écoles francophones.
La solution technique unanimement évoquée est la création d’une infrastructure Moodle consacrée aux examens, similaire à celle des cours, mais avec des serveurs dédiés. La robustesse de l’infrastructure est cruciale tant sur le plan de l’augmentation du nombre de serveurs pour la montée en charge que pour le monitoring des plateformes. Les choix de structuration des espaces examens peuvent varier selon la taille des établissements : les universités optant pour un espace par enseignement, les établissements de taille plus modeste souvent déployant un espace par promo ou par mois. Dans tous les cas, il convient de créer un connecteur entre le Système d’information Scolarité (Apogée le plus souvent) et le Moodle Examens, afin que les étudiants soient inscrits automatiquement à leurs espaces d’examens. Quelle(s) que soient la(les) solutions choisies (plateforme, scalabilité, épreuves…), il est essentiel de les tester suffisamment en amont de l’examen, l’organisation d’un examen blanc constituant l’un des meilleurs tests.
Enfin, organiser des examens à distance suppose de garantir aux étudiants un équipement leur permettant de les passer : prêts de portables, mises à disposition de clés 4G, àccès à des salles informatiques… Là encore, il n’y a pas de solution universelle et beaucoup d’expérimentations sont nécessaires.
Sur le plan pédagogique, le passage aux examens en ligne implique l’adaptation du planning des examens en fonction des possibilités d’accès à la plateforme : la mise en ligne d’un calendrier mutualisé semble nécessaire ainsi qu’une adresse mail spécifique que les étudiants peuvent contacter en cas de difficultés de connexion. De nombreuses questions restent en suspens : comment gérer, par exemple, les tiers-temps ou les décalages horaires ? Quels risques court-on en décidant le téléchargement des réponses à heure fixe ? Le temps d’examen lui-même nécessite également une adaptation : pour certains, il a été réduit, pour d’autres augmenté, dans les deux cas afin de ménager une marge technique. Des solutions pour débusquer les tricheurs sont également à envisager : logiciel anti-plagiat, proctoring, SEB (Safe Exam Browser)… Enfin, c’est bien également le mode d’évaluation qu’il convient de revoir afin de mettre tous les étudiants sur un pied d’égalité avec le déploiement d’oraux, la mise en place de QCM, l’utilisation de banques de questions comme celle d’Unisciel, le renforcement du contrôle continu, l’évaluation sur projets…
S’il semble essentiel de sauvegarder systématiquement les résultats d’examens ainsi que les adresses IP des étudiants, de nombreuses questions ont surgi ouvrant de nouvelles pistes d’investigation : comment gérer l’anonymat des examens en ligne ? Comment gérer les réclamations, les recours, les problèmes soulevés ? Comment traiter les cas de triches sur des devoirs ? L’irruption de nouvelles modalités d’examens suppose de modifier ou mettre à jour les MCC et la charte des examens.
La question des examens à distance a donné lieu à un atelier Moodle Moot bouillonnant de pistes d’expérimentation, riche en inspiration et partages d’expérience mais aussi en questionnements non résolus et en tâtonnements. Il a permis de prendre un peu plus la mesure des enjeux du recours à Moodle pour les examens à distance et de la nécessité d’une réflexion et d’une préparation collective bien en amont des examens eux-mêmes.
Des premières recommandations ont émergé, comme la mise en place d’un examen blanc obligatoire, l’organisation de la formation et de l’accompagnement pédagogique des enseignants et des étudiants ou l’investissement dans des serveurs informatiques dédiés aux examens.
La voie est à présent ouverte pour la prise en compte d’un ensemble de bonnes pratiques visant la mise en place d’une chaîne de production des examens à distance qui prendrait en compte tous les aspects de cette question : technique, pédagogique, «accompagnement» et juridique.
Les étudiants comme les enseignants se voient assigner de nouvelles tâches auxquelles ils ne sont pas formés. Dans certains établissements, les équipes techniques ont été mobilisées pour répondre aux questions des enseignants, des tuteurs ont été recrutés pour les accompagner dans le paramétrage des épreuves… Pour accompagner les étudiants, certains établissements ont expérimenté la mise en place d’une communication autour des nouvelles consignes d’examens grâce à une assistance à distance. La réalisation et la mise à disposition de tutoriels accessibles aux étudiants s’est imposée comme incontournable, ainsi que la mise en place d’une assistance technique.
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