Prolonger le parcours « fabrication numérique, de l’idée au prototype » dans le fablab de Relais d'Sciences à Caen

En prolongement, son responsable, Matthieu Delbar a entrepris de dessiner une cartographie des espaces similaires dans toute la Normandie. Depuis mars 2016, l’Institut Mines-Télécom propose sur la plateforme FUN, le parcours de trois MOOC « fabrication numérique, de l’idée au prototype » https://www.fun-mooc.fr/news/la-fabrication-numerique-de-lidee-au-prototype-en-/. Son objectif : donner aux apprenants la maîtrise de la fabrication d’un objet connecté tel que conçu dans un fablab, en suivant les trois cours « Programmer un objet avec Arduino », « Fabriquer un objet connecté » et enfin « Designer et modéliser dans un fablab ». Cette série a inspiré une idée à Matthieu Debar, le chargé de développement culturel et fablab manager au Centre de culture scientifique et technique de Basse-Normandie Relais d’sciences. « La notion de fabrication numérique implique un passage à l’acte qui nécessite l’accès à un fablab, explique-t-il. Nous proposons donc aux stagiaires qui suivent ce parcours d’utiliser le nôtre pour pratiquer les notions apprises en ligne. »

Une cartographie des fablabs normands

Le fablab de Relais d'sciences est installé à Caen et rayonne principalement sur son agglomération. Pour aller plus loin, son responsable rencontre progressivement les responsables de tous les fablabs de Normandie, et identifie ceux qui sont favorables à l’idée d’accueillir les apprenants du parcours de l’Institut-Télécom. « Le public d'un parcours de MOOC comme « fabrication numérique, de l’idée au prototype » sait que les fablabs existent, note Matthieu Debar. En revanche, il ne disposent d'aucun outil qui les recense. » La démarche se concrétise déjà par une première cartographie Make in Normandie http://www.relais-sciences.org/index.php?page=fiche_article&id_manifestation=1680. Matthieu Debar l'a entreprise dans la perspective éventuelle de créer sous ce nom un véritable réseau d’accueil normand.

600 m2, des imprimantes 3D, des fraiseuses

Pour l'instant, tout commence dans le fablab de Relais d’Sciences https://fablab.relais-sciences.org, installé dans les 2000 m2 bâtiment totem de la French Tech à Caen, le Dôme. 200 m2 d’atelier accueillent les machines à commande numérique : une fraiseuse pour l’usinage de circuits imprimés, une grande fraiseuse pour les pièces de grande dimension, une machine de découpe vinyle, deux imprimantes 3D à extrusion thermoplastique, une brodeuse et une machine à coudre, un établi, un banc électronique, une découpe laser... Les outils sont entourés d’un plateau technique spacieux de 400 m2 qui permet aux utilisateurs de sélectionner les matières, de travailler sur le design de leur projet ou d'assembler les pièces usinées. Au Dôme depuis un an, le fablab compte déjà un peu plus de 400 membres. L'inscription en ligne est gratuite mais l'accès aux machines, lui, est payant.

Des formations pour le grand public

« La notion de fablab fait partie de la politique culturelle, car elle contribue à ce que chacun se réapproprie l’acte de faire, insiste Matthieu Debard » Le site de Caen est donc ouvert au grand public à qui il propose des services en fonction des niveaux de connaissance. Pour ceux qui découvrent complètement la fabrication numérique, il dispense des formations hebdomadaires de deux heures qui leur permettront ensuite d’accéder aux machines. Pour ces novices, le fablab ajoute des cours bimestriels de deux ou quatre heures sur des logiciels de CAO 2D ou 3D. Il compte aussi mettre en place des modèles d’objets. Plutôt que de venir essayer une machine sans idée préalable, les visiteurs pourront piocher dans ces idées préparées pour eux et fabriquer, comme une boîte, par exemple.

Un accès plus large pour les plus expérimentés

Les membres assidus qui ont cumulé 10 heures de pratique sur une machine donnée disposent, eux, de créneaux d’accès plus importants à cet outil. « Et à partir du 21 décembre, nous allons considérer comme « experts » les inscrits qui auront été repérés par le chef d’atelier pour leur compétence particulière, ajoute Matthieu Debar. Ils bénéficieront alors d'un accès encore plus large au fablab. »

Réserver le fablab pour la réalisation d'un projet

Le grand public n’est pas le seul invité à utiliser l'espace de Relais d'sciences. Les autres occupants du Dôme (CCI, start-up, association d’art contemporain, etc.) ou des structures extérieures (universités, groupements de personnes intéressé par une thématique comme le textile ou la robotique, par exemple) peuvent en disposer dans le cadre de la réalisation d’un projet. Une école ou une université peut s'installer une journée avec des étudiants qui doivent fabriquer un prototype. « Les apprentis de l’industrie viennent par exemple plusieurs jours par semaine pour fabriquer une imprimante 3D, » raconte Matthieu Debar. Pour l’instant, quand un groupe réserve le site pour son projet, il l'occupe entièrement même s'il ne travaille pas sur toutes les machines. Relais d’Sciences voudrait donc durant ces créneaux de disponibilité, proposer aux autres publics un accès gratuit aux outils libres.